Confinement et vie ecclésiale
Privés des célébrations eucharistiques, privés des rencontres communautaires… Cela pèse sur le moral et sur notre vie de foi. On entend certains croyants commencer à se révolter.
Deux courants existent dans l’église: les personnes demandant aux évêques d’être plus exigeants avec les autorités civiles et les personnes préférant un respect des mesures sanitaires. Comment expliquer ces différences? On peut également observer ces deux courants dans la société.
L’être humain a besoin de se réaliser dans plusieurs domaines. Une hiérarchie existe entre ces différents besoins.
L’être humain a d’abord des besoins physiologiques: respirer, se nourrir etc… Ces besoins sont fondamentaux. Par exemple, une personne qui n’arrive pas à manger ne ressentira pas le besoin de reconnaissance. Ensuite, l’être humain a besoin de se sentir en sécurité: avoir un toit au-dessus de sa tête, ne pas craindre pour sa santé. Quand ce besoin sera bien rempli, il commencera à ressentir le besoin d’appartenance à un groupe. Ce n’est qu’ensuite que la personne aura besoin de se sentir bien dans sa peau, de s’aimer et d’être aimée. Puis enfin, la personne aura le souci de s’accomplir, de se réaliser.
Le groupe de croyants qui insiste pour que nos évêques soient plus fermes auprès du gouvernement pour la réouverture des églises ne se sent pas en insécurité. Ces personnes ont surtout besoin de retrouver ce sentiment d’appartenance, se rencontrer, se retrouver. Vivre ensemble en Eglise! Mais également comme tous les croyants, l’importance de vivre les sacrements.
L’autre groupe se sent plus en insécurité, pour eux-même ou pour leurs proches. Ils souhaitent éviter au maximum les risques d’une contamination. Le souci peut être pour eux-même, pour leurs proches, mais aussi pour les personnes âgées présentes à l’église. Même s’ils souffrent de l’interdiction des célébrations, pour eux, la sécurité de tous est primordiale.
Pourtant, en Mars, la population acceptait plus facilement les règles, plus rien d’autre ne comptait que de survivre. Même le papier toilette devenait une perle rare. On pouvait observer les rayons des magasins se vider complètement. C’est le niveau 1 de la pyramide: les besoins physiologiques. Il était à ce moment là, impératif de rester chez soi pour se sentir en sécurité. C’est le niveau 2 de la pyramide. Petit à petit, on croit que le COVID est loin, que ce n’est pas pour nous. A ce moment, le besoin d’appartenance se fait sentir: quid des fêtes de Noël? Ce besoin là, n’est pas du tout comblé aujourd’hui. Le besoin de reconnaissance et de l’accomplissement de soi ne sont pas encore à l’ordre du jour tant que le besoin d’appartenance ne sera pas comblé.
C’est plus difficile aujourd’hui car cette crise sanitaire dure depuis trop longtemps. On aimerait tous retrouver notre vie d’avant. Et malheureusement les incertitudes du gouvernement nous posent question, nous mettent dans le doute du meilleur moyen de dépasser cette pandémie.
Restons unis et essayons de comprendre que chacun vit ces moments difficiles avec sa propre personnalité. Essayons de ne pas juger et de continuer à vivre en église, même en confinement!
Catherine Devreux, psychologue